Nunu-cheries

À propos

Annabelle Dumoutet, alias Nunu, chieuse d’encre de son état. Je suis rédactrice web SEO et illustratrice. Si j’étais un objet du quotidien, je serais très probablement une tasse de thé. Mon mot préféré est « platypus », et je me nourris essentiellement de nouilles. J’aime les moumines, Mona Chollet, « The Grand Budapest Hotel » et les polars. Enchantée !

Chieuse d’encre : qu’est-ce que ça signifie ?

Plusieurs choses ! « Chieur d’encre » est une expression désuète qui date du XIXe siècle — j’adore les ringardises. Elle désigne celui dont le métier est d’écrire : soit l’homme de lettres (l’écrivain, le journaliste, le rédacteur), soit le fonctionnaire. Elle m’est familière pour au moins deux raisons.

D’abord, je suis juriste de formation, spécialisée en droit public. En 2015, je me suis lancée dans un travail de thèse. J’ai été doctorante à l’université pendant six ans. L’administration, je l’ai donc fréquentée quotidiennement. Je l’ai aussi analysée sous toutes ses coutures puisque j’enseignais le droit administratif. Le « chieur d’encre », ce fonctionnaire « gratte-papier » que l’on rencontre chez Balzac et Zola, je le connais bien et je l’ai un peu été !

Ensuite, l’écriture a toujours eu une place importante dans ma vie. Enfant, je griffonnais déjà des tas d’histoires, même si j’avais rarement le courage de les terminer. Et si je me suis lancée en thèse, ce n’est évidemment pas par hasard.

Bien sûr, il ne vous aura pas échappé que l’expression « chieur d’encre » a une connotation négative ! La plupart du temps, elle désigne l’écrivain dont on aime peu la prose. Alors, pourquoi me l’approprier ? Cette signification renvoie à une expérience douloureuse du monde universitaire : un système extrêmement dévalorisant vis-à-vis des doctorants et doctorantes. J’ai arrêté ma thèse au bout de six années de recherche parce que je ne supportais plus le manque de considération. Entre le syndrome de l’imposteur et les petites humiliations quotidiennes, je me suis vraiment sentie comme une chieuse d’encre. Me présenter de cette manière, c’est une façon d’assumer cet échec pour en faire une force. Et pour cause, j’ai choisi de faire de l’écriture mon métier.

Mon parcours

Adolescente timorée et à peine rebelle, mon cursus débute comme celui d’une bonne élève. Après le bac, j’ai entrepris des études de droit que j’ai mené sans encombre, enfin presque.

La fac de droit

J’ai atterri par hasard sur les bancs de la faculté de droit. À la fin du lycée, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Le droit, c’était la solution de sûreté : on me disait que ça m’ouvrirait beaucoup de portes. C’est ce que ma mère avait fait, avant de se former à la comptabilité. Mais j’y suis allée à reculons. Alors que j’attendais les résultats des admissions post-bac, je me vois encore clamer à mon père : « si je ne suis prise qu’en fac de droit, je vais me pendre, ça va être l’enfer » — oui, sans demi-mesure…

En réalité, j’ai découvert un domaine qui m’a passionné, et dans lequel j’ai trouvé des clés pour comprendre le fonctionnement de notre société. Fascinée par le langage du droit et l’exigence du raisonnement juridique, je me suis finalement plongée à corps perdu dans mes études. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. Au cours de mes trois premières années, j’ai oublié tout ce qui m’avait construite jusque-là : la musique, le dessin, l’art, le cinéma. Je n’ai pas tellement profité de la vie étudiante non plus. Rien ne comptait plus que de réussir mes partiels.

Au début de ma première année de Master, mon père a eu un grave accident. Il a perdu la tête et, par conséquent, son autonomie. Premier cataclysme. J’ai découvert que la vie ne tenait qu’à un fil ; qu’en une demi-seconde d’inattention, tout pouvait basculer. Tout à coup, mes priorités me sont apparues dérisoires : j’avais méprisé ce qui était fondamental, et mes études ne m’apportaient plus le réconfort dont j’avais besoin. J’ai dû repenser mon rapport au travail, à ma famille, aux autres. C’était très dur, mais aussi très constructif.

Malgré cette épreuve, j’ai réussi à intégrer le Master 2 de recherche que je voulais. J’appréhendais alors les choses de manière totalement différentes. Je l’ai achevé avec de bons résultats, même si je travaillais beaucoup moins. À la soutenance de mon mémoire, les deux professeures qui composaient mon jury m’ont ainsi incité à poursuivre en thèse.

Le doctorat : découverte de la recherche et de l’enseignement

J’envisageais la thèse depuis la licence. La recherche m’attirait beaucoup, et j’adorais écrire. Après mon Master 2, j’ai obtenu un contrat doctoral qui m’assurait un financement de trois ans. La durée moyenne d’une thèse en droit est bien plus longue — 6 ans dans ma spécialité, le droit public. Cela me garantissait tout de même de commencer cette nouvelle entreprise dans des conditions matérielles stables. Pour la suite, on verrait bien !

Mon sujet de recherche portait sur la protection du droit de propriété dans la jurisprudence. Je devais analyser et comparer les décisions du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l’Homme. Je n’irais pas plus loin dans les détails : c’était un travail technique et fastidieux, je risque de vous perdre. 😉

Là encore, mes années de thèse n’ont pas été de tout repos. J’ai perdu mon père est décédé au début de la deuxième année. Quelques mois plus tard, j’ai appris le suicide de ma tante. Un nouveau cataclysme à surmonter. Je n’ai évidemment pas pu avancer mes recherches comme je le souhaitais. Et dans le même temps, je découvrais un monde froid et particulièrement humiliant : celui de l’université.

Fort heureusement, j’ai rencontré, parmi les autres doctorants et doctorantes de mon laboratoire, des compagnons de galère qui m’ont procuré un soutien crucial. Ensemble, nous avons beaucoup ri, nous avons lutté comme nous pouvions, et nous avons partagé de passionnantes discussions sur nos lectures et nos travaux respectifs. Ç’a été une expérience intellectuelle et humaine incroyable. L’enseignement m’a aussi énormément apporté. La transmission, la recherche pédagogique, le rapport humain… C’était très stimulant. Les étudiants et étudiantes m’ont communiqué une énergie folle, m’ont poussé à me remettre en question, et m’ont donné confiance en moi.

La redécouverte du dessin

Je dessinais beaucoup au collège et au lycée, mais j’ai arrêté quand je suis rentrée en faculté de droit. L’élément perturbateur, c’est la rencontre de Mathieu, mon mari. Il a débarqué dans ma vie alors que j’attaquais ma deuxième année de thèse. Outre ses indéniables qualités de designer et de dessinateur, c’est quelqu’un de très encourageant. Il m’a poussé à crayonner de nouveau. J’ai participé avec lui à mon tout premier Inktober en 2017 — un challenge sur les réseaux sociaux. Pendant un mois, j’ai réalisé un dessin par jour. Je me suis beaucoup amusée, et j’ai continué.

Redécouvrir le dessin m’a aidé à garder un équilibre pendant mes années de thèse. Quand mon contrat doctoral s’est terminé, au bout de trois ans, j’ai obtenu un poste d’ATER (attachée temporaire à l’enseignement et à la recherche) dans mon université. Ce fut une année très difficile. Le nombre d’heures de d’enseignement ne me permettait pas de bien avancer dans mes recherches. Et comme je souhaitais garder du temps pour ma thèse, je réduisais le celui passé à préparer mes cours et corriger les copies. Résultat : j’avais la sensation de tout faire à moitié, ce qui était très frustrant. Mais tous les matins, je me levais plus tôt pour crayonner avant de commencer ma journée. C’était une bouffée quotidienne d’oxygène. Et c’est devenu vital !

La fin de la thèse

Cette année particulièrement difficile a marqué le début de la fin. En tant qu’ATER, on nous imposait de nombreuses tâches qui n’étaient pas prévues dans notre contrat : des surveillances supplémentaires de partiels, le service de cocktails pour les évènements de la faculté (si si !)… J’ai eu la sensation d’être déconsidérée et corvéable à merci. C’est pourquoi j’ai choisi de ne pas renouveler mon contrat.

L’expérience humiliante de l’université a néanmoins brisé quelque chose en moi. Par ailleurs, l’épidémie de Covid est passée par là. Comme beaucoup d’entre nous, les confinements successifs ont été l’occasion d’une grosse remise en cause. J’ai compris que j’avais perdu le goût et le sens de ce que je faisais. Ainsi, après six années de recherche, j’ai définitivement abandonné mon travail. Troisième cataclysme.

Reconversion… ou continuité ?

J’ai pris quelques mois pour réfléchir à ce que je voulais faire. Je n’avais pas d’idée précise d’où j’allais, mais je savais que mon activité future devait avoir un lien avec l’écriture, et laisser plus d’espace à la créativité. Alors je me suis formée :

  • à l’illustration, grâce au cours du soir de l’École Émile Cohl ;
  • à la rédaction web SEO, grâce à la formation de Lucie Rondelet (Formation Rédaction Web).

De fil en aiguille, j’ai imaginé une activité hybride qui me permette d’allier mes deux passions. Et ma petite entreprise est née : Nunu, Rédaction Web SEO et Illustration.

En réalité, je n’ai pas l’impression d’avoir fait un grand écart. J’ai simplement pris un virage pour ajuster mon activité professionnelle, la faire correspondre davantage à ce que je suis et ce que j’aime faire. L’écriture et le dessin m’accompagnent en effet depuis toujours. La rédaction web répond, en outre, à la curiosité et au besoin d’apprendre qui m’avaient menée jusqu’à la thèse. Elle me permet de découvrir constamment de nouveaux sujets. Cette reconversion s’inscrit donc, quelque part, dans la continuité de mon parcours.

Pourquoi ces nunucheries ?

Et bien justement, j’y viens. À l’Université, mes camarades de doctorat m’ont surnommée Nunuche. J’adore tout ce qui est kitch et mignon. À l’époque, je passais mon temps à acheter de nouvelles plantes pour notre bureau commun, et à accrocher des photos de chats. Certains râlaient parce qu’on n’avait pas beaucoup de place. Je reste néanmoins persuadée que ma déco’ de bon goût a un peu sauvé notre mental.

Ma nunucherie, je l’exploite surtout grâce au dessin. J’ai grandi en partie avec les mangas et la culture kawaii. Mon trait en a certainement été marqué. J’aime la mignonnerie, la poésie, et je nourris une affection toute particulière pour le cinéma d’animation et la littérature jeunesse. Ce sont des sources d’inspiration inépuisables !

Alors oui, c’est vrai, la nunucherie fait partie de moi, et je l’assume. C’est aussi une manière de ne pas trop se prendre au sérieux. Mais ne vous méprenez pas : nunucheries ne rime pas nécessairement avec niaiseries. On peut parler de sujets qui n’ont rien de simplet ! Je m’intéresse par exemple :

  • à l’écologie,
  • à l’histoire du nucléaire et de la radioactivité,
  • à l’élevage et à l’agriculture intensive,
  • aux luttes sociales,
  • aux droits humains et aux libertés fondamentales,
  • aux rapports de classes, de genre et de race (au sens sociologique évidemment),
  • et bien d’autres encore.

J’aime écrire pour partager mes découvertes. C’est ce que j’ai préféré de mon expérience d’enseignement à l’Université : saisir un sujet, expliquer, vulgariser, transmettre. C’est la raison pour laquelle j’ai créé mon blog.

Et voilà, vous savez tout ! 😉 Pour le reste, je vous invite à vous promener sur mon site : vous y trouverez toutes les informations sur mes prestations, mon portfolio, ma boutique et mon blog.

Bonne visite !

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